Autour de 1970 il était organisé une fois par an depuis Riantec (ma commune d’origine) un voyage en car. Un jour de mai probablement, quand les ajoncs sont en fleurs, on partait vers l’un des sites célèbres de Bretagne. On était touristes chez nous ! « chez nous » c’est-à-dire en Bretagne. J’en fus, deux ou trois fois je pense. Nous avons dû aller ainsi à la Pointe du Raz, Crozon et aussi au Cap Fréhel. J’étais enfant. Ça me plaisait bien de partir ainsi en découverte : se lever tôt, monter dans un car qui me semblait si haut et si grand, les adultes qui chantaient toujours les mêmes chansons (ah le petit vin blanc, Riquita, la java bleue..), manger un jambon beurre et un œuf dur, attendre dans le car qu’on retrouve telle ou telle veuve au moment de repartir. Les falaises de cris d’oiseaux m’avaient impressionné. J’y suis peut-être retourné une fois, quand j’étais étudiant à Rennes, mais je n’en ai pas souvenir. Aux Sables-d’Or, oui. Mais au Cap ? Il était donc grand temps de revoir ce monument de la géographie bretonne.
Midi. La brume est encore présente.
L’îlot à gauche est appelé « amas du Cap ». Au niveau du phare la falaise fait 70 m de haut.
16h08. On s’en approche. La pluie aussi.