Sans vouloir trop insister sur le sujet, j’ai vécu avec soulagement la levée de l’interdiction de partir à plus de 100 km « sans motif valable » et 12 jours plus tard je partis revoir la mer et les lieux que j’affectionne. C’était un motif très valable.
Depuis quelques temps – sans savoir si cela avait un lien avec le confinement – j’avais développé une attention – une attirance ? – plus forte pour le ciel et surtout ceux qui vivent dans cet espace infini : les nuages. Dès les retrouvailles avec les parfums des plantes littorales et des algues, que l’on reconnait avant de La voir – la mer – dans la soirée du 14 juin, ils étaient ô combien au rendez-vous muet que je leur avais donné, de toute forme, en cohortes de toutes sortes.
Une buse – jamais vue dans les parages auparavant (« déconfinée » elle aussi ?) – attirait mon regard vers le ciel..
A mesure que le soleil descendait derrière St Philibert, la lente chorégraphie des nuages par delà les cyprès et les pins se faisait plus spectaculaire, et même un tantinet dramatique, lyrique, wagnérien, faustien..
.. Ils passaient lentement mais inexorablement, haut, par dessus les maisons du voisin jardinier qui avait définitivement quitté les lieux et cette terre 5 mois auparavant.
Aux derniers rayons, la route de St Pierre coupant les champs prenait une allure de far-west et le grand cyprès rappelait qu’il est le plus grand des lieux.
Au nord-est un vaisseau éteignait le Golfe et allait peut-être déverser sur lui une pluie d’éclairs, un torrent de foudre et d’eau douce. Une branche cassée, aux feuilles prématurément rougeoyantes, apportait à son arbre un élément qui interrogeait le regard et des sillons de feu traçaient leur ligne au travers des champs.
Plus le moment s’approchait de celui où le soleil de ce jour s’éteindrait, plus son intensité – semblant plus brûlante qu’au zénith – allait fouiller l’intérieur des arbres, et elle aurait brûlé les grands yeux rond de la hulotte du coin si elle s’y était trouvée embusquée, par la lumière brutalement débusquée.
Vers le nord-ouest 3 rois étaient apparus, comme par enchantement, pour contempler le soleil et offrir quelques secondes à leurs étranges corps informes sa chaleur orange et déjà froidissante..
.. avant de disparaître dans leur longue nuit. Un jour prochain – qui sait – ils reparaîtront peut-être ici ou ailleurs et on aura du mal à les reconnaître, avec toutefois un sentiment diffus de réminiscence.
Tandis que les 3 rois Kong fixent encore un instant le soleil, à l’est le vaisseau amiral largue ses amarres et s’apprête à partir pour un long, très long voyage en croisant au-dessus de l’océan..
C’était le 14 juin, à 1 semaine du solstice et ce long jour avait bien profité du temps qui lui était donné par les astres et m’avait accueilli majestueusement en ces lieux familiers.
Superbes images avec des couleurs flamboyantes !
Bon week-end
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Très très belle série.
Une bretonne qui vit dans les Alpes
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Bonjour, merci du compliment, cela me fait plaisir, surtout venant de vous qui avez fait de nombreuses photos de qualité (fleurs, oiseaux, pont de Térénez, plage de St Malo, Presqu’île de Crozon,Pointe du Raz, Taj Mahal, désert etc..) dont certaines sont magnifiques. Bien qu’habitant dans les Alpes – qui sont très belles, grandioses, aussi – vous êtes allée dans des coin de Bretagne -où j’ai la chance d’habiter, mais trop loin de la mer – où je n’ai pas (encore ?) mis les pieds et les yeux. Nous avons cadré certains lieux à peu près de la même manière ( le phare de Ste Marine, l’entrée de la Ville Close à Concarneau, Port Haliguen, le Petit Minou, les ancres à la pointe de Pen Hir ) mais ce n’est pas étonnant vu la topographie des lieux. Nous avons cependant au moins 2 différences : vous aimez les grues, j’essaie de les éviter, voire de les effacer. Il y a très peu de gens sur vos photos de lieux. J’aime inscrire dans un paysage au moins une personne.
Pour ce qui est de Castel Meur, j’ai rencontré le problème que vous évoquez (la voiture garée devant la maison) mais je ne suis pas sûr que ce soit malice de la part des propriétaires mais simplement qu’ils garent leur voiture devant leur maison « comme tout le monde », parce que c’est plus pratique et logique (il n’y a guère d’autres endroit dans leur terrain clos où les garer). Vos photos d’oiseaux, notamment, sont remarquables de netteté. Vous deviez avoir un sacré téléobjectif. Etiez-vous photographe professionnelle ? Le problème quand on n’habite pas sur place est que la lumière n’est pas toujours la meilleure quand on est sur les sites. Ayant la chance de pouvoir aller régulièrement du côté de Locmariaquer, j’ai pu bénéficier de lumières adéquates. En tous les cas bravo à vous et merci encore pour votre comment
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.. commentaire ! Kenavo !
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