La mer me manque, là-bas à 70 kms vers St-Malo. Bien sûr elle existe toujours, monte et descend deux fois par jour, est calme ou agitée selon le temps, a une saveur sûrement toujours aussi salée.. mais il n’y a pas le droit d’aller la voir et encore moins de marcher sur la plage.. même si la plage est immense et qu’on y serait bien moins serrés que dans les rayons étroits du supermarché du coin.. Absurde ! Mais voilà il faut limiter les déplacements au maximum.. Alors si je ne peux aller à la mer, je vois que la mer peut venir à moi, ou presque, sous la forme d’un goéland que je trouve du coup très beau, dans le ciel d’un bleu roy pur du soir puis sur fond de nuages d’orage au-dessus de la ville.. Il tourne autour de moi, me surveille de son œil jaune (son nid sur un toit proche ?) , intrigué peut-être, à moins qu’il ne soit un peu poseur et paradeur, fier de son port.. à 70 kms de la mer..

Allez, après m’avoir offert son portrait, sans un battement d’ailes il vire sur la droite en plongeant et s’en va tourner ailleurs.. Je sens presque des embruns..
Pour l’identification j’hésite entre « goéland argenté » (le plus commun ici) et « goéland brun ». Il a le gris argent de l’Argenté sur le dessus des ailes mais la relative finesse de ses ailes déployées et cette ronde tâche ( qu’on nomme « miroir ») blanche au bout de ses rémiges me fait pencher vers le Brun..