Par la rive gauche de la Vilaine on peut arriver assez près du Moulin, jusqu’à son entrée en fait. Elle est interdite au public et encore plus en cette période de crue où l’eau monte jusqu’à mi-porte et, je suppose, traverse l’intérieur. Ça doit être dans un drôle d’état. Je ne suis pas spécialiste des moulins sur rivière mais je n’en ai jamais vu d’aussi exposés à l’eau (pas chaque année mais tous les 3 ou 4 ans). Ses concepteurs en avaient sûrement conscience, d’où la proue aigüe qu’ils ont faite.
Ce qui nous intéresse aujourd’hui c’est aussi de voir s’il y a des traces de l’exploitation de l’ancienne carrière. Oui : un étroit sentier monte en lacets sur la berge et l’on trouve plusieurs petites constructions. Abris, ateliers, remises.. il y en a une demi-douzaine. Aujourd’hui en partie, plus ou moins, éboulés et envahis par la végétation, ces vestiges mériteraient d’être dégagés mais je comprends bien que le lieu peut être considéré comme dangereux, du fait de l’aplomb de la roche où des éléments fixés attestent pourtant d’une activité d’escalade.

Un premier abri, aux murs de schiste, se trouve sur la rive juste derrière le moulin et si l’on continue, le sentier monte en lacets et on se retrouve vite comme à l’entrée d’un cirque en partie fermé par des blocs de pierre imposants. A gauche, l’abri le plus grand et le mieux conservé, quoiqu’en ruine (il n’a plus de toit), contient encore une cheminée. Chauffage, fricot ? Dans quelle mesure les ouvriers demeuraient-ils là ? Quand la ville de Bruz se décidera-t-elle à réhabiliter cela et à en faire un lieu de visite et de compréhension d’un site rare ? Et pourquoi pas, dans ce premier abri éloigné des risques de chutes de pierres, un petit gite où il ferait bon passer la nuit bercé, à la chaleur du feu de cheminée, par le son du fleuve qui passe.. ?
Ça sent l’abri bricolé, agrandi, réparé, modifié au fil du temps, avec les parties les plus anciennes en schiste, une autre partie enduite et une plus récente en parpaings brut.
