L’honnêteté m’oblige à dire la vérité sur ces photos : en cette tombée du jour, ce soleil couchant, je faisais toutes sortes de photos depuis la grève, des images de la Pointe er hourèl, de personnes au bord de l’eau, du manoir que j’affectionne et aussi de la mer car j’avais remarqué un grain dans lequel apparaissait et disparaissait une sorte de tourelle que je ne parvenais pas plus que les oies bernache à identifier (sur ces photos c’est évident qu’il s’agit d’un bateau mais sur le moment et dans le viseur trop petit sans mes lunettes, ce n’était pas évident). Le phare de la Teignousse ? Autre chose ? Je connais un peu le coin mais pas comme un marin naviguant, loin de là. J’ai photographié, car je trouvais cela intrigant et beau. Après tout j’ai lu le Rivage des Syrtes et le Désert des Tartares et je sais que les Fata Morgana sont des apparitions vers l’horizon sur la mer, des mirages, d’étranges et mystérieuses « réalités »… Ce n’est que le lendemain que j’appris que Idec Sport, le très grand trimaran entrevu et photographié 4 mois auparavant à la Trinité sur Mer, était rentré à son port d’attache la veille vers 18h30, après avoir battu le record du tour du Monde à la voile en équipage, excusez du peu. C’était donc sa grand voile cette forme oblongue presque noire au sommet plat que j’avais distinguée au large sans trop m’y attarder. J’aime donc d’autant plus ces images, car elles sont probablement assez différentes de celles qui ont été faites de cet événement que la simplicité et la modestie de Francis Joyon – dont la demeure se trouve m’a t-on dit très proche du lieu d’où ont été faites ces images – ont rendu discret et tranquille.