La jetée, la Sainte-Jeanne.., Erquy, 6 févr.19, début d’après-midi

Céréales, sel, sable, graviers, charbon, bétail, oignons, pommes à cidre, phosphate, pétrole, coaltar, fagots, poteaux, ferraille, coke, chaux, minerai de fer.. mais surtout beaucoup de pavés et dalles de grès rose, voilà ce que des hommes chargeaient des heures durant dans la Sainte Jeanne, caboteur de 1912 et aussi « tosse-mer » et « sloop de bornage » , construit pour Louis-Alexandre Duclos, cap-hornier, par François Lemarchand, au chantier de La Landriais sur la Rance. La  Sainte-Jeanne avait fait naufrage dans les atterrages de Paimpol en 1937 suite à une panne du moteur installé l’année d’avant (un premier moteur avait été installé 2 ans plus tôt : problème de conception ?). « Pris dans une furie de nordé, Alexandre et son matelot n’eurent point le temps d’établir la voilure. Le bateau fut perdu sans perte de vie… ». Bref, s’il n’y avait pas eu de moteur, les marins auraient manœuvré à la voile et ça ne serait pas arrivé. En tous cas pas comme ça ce jour-là.

Celle que l’on voit sur la photo en est donc sa réplique, construite entre 1992 et 1994. Elle a été construite à partir des plans, prêtés par Jean Le Bot, d’un bateau similaire, le Louis Marie, avec les conseils de Louis Duclos (« Lolo »),  fils du propriétaire-capitaine et mousse sur l’original, Pierre-Jacques Dagorne (pour les finances) Maryse Laurent (architecte navale), le charpentier de marine trégorrois Yvon Clocher et Serge Riou et de nombreux autres bénévoles. Pendant près de 30 ans le Président de l’Association, qui a eu l’idée de ce projet et l’a porté, a été Roland Blouin (le Président actuel est Jean-François Samit, le vice-président Christian Jouët, la trésorière Danielle Minaultt..). La construction du navire a coûté environ 2,5 millions de francs (près de 400 000 €). Dirigée par Georges Catros, la mairie d’Erquy avait accordé une subvention de 150 000 F (à peine 1% du budget..).

La Sainte-Jeanne a reçu un carénage en février 2018 au port du Légué de St Brieuc.

Cette photo ne dit pas grand chose si on ne connait pas l’histoire de la réplique de la Sainte-Jeanne. En juillet 2001 le bateau a échoué sur les rochers en face – la Pointe de la H(o)ussaye – avec des enfants à bord. Pas de victime mais 17 millions de francs (2,5 millions d’€ !) pour le déséchouer et 41 millions pour le reconstruire (ces chiffres, tirés d’un article de OF,  me paraissent hallucinants), le tout pris en charge par l’assurance.

La Sainte-Jeanne semble se cacher – elle ne veut pas les voir – des rochers sur lesquelles elle a échoué en 2001..

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