Selon Wikipédia le nom du phare serait une « cacographie », c’est-à-dire un changement de nom dû à une incompréhension. Ici, le nom originel serait « mean ruz », « du nom d’un village voisin signifiant « paroisse des moines » ». Or point de village de ce nom dans les alentours et ruz signifie rouge… alors ? Une référence à l’Île aux Moines présente au large ? Des « moines rouges » ?! « men ruz » signifie bien « pierre rouge » et est donc un nom approprié au phare. Le français, pour qualifier le granit, préfère « rose » à « rouge » cependant…En tous cas ce phare a été achevé en 1947 et allumé en 48, remplaçant le joli phare maison de 1860 que l’armée nazi a fait sauter en 44 (comme nombre de phares), le 4 août (celui du « grand jardin » devant Dinard a été dynamité le 8). L’intérieur est habillé de mosaïques, faïences et carrelages des ateliers Odorico et Baudoux de Rennes. A droite se trouve la villa « park ar men ru » (le champ de la pierre rouge), construite en 1895 pour André Fortier-Maire, avocat à la cour d’Appel de Paris, agrandie par le docteur Paul Regnard, directeur de l’Institut Océanographique de Paris, maison habitée par la même famille depuis 4 générations (l’actuelle maison du littoral, plus à droite et non visible sur cette photo, avait été construite aussi par un membre de cette famille). Paul Régnard, comme d’autres propriétaires de villas en bord de mer, avait empêché l’accès au littoral autour de sa villa, ici en l’occurrence l’accès au phare. Aujourd’hui, la situation est inverse : des promeneurs sans vergogne empiètent sur le terrain pourtant balisé de la villa… En tous cas, la maison comme le phare et comme toutes les constructions en pierre du pays, semblent émerger, naître, pétris, du sol même, s’y confondent, et c’est bien cette homogénéité qui fait la beauté de l’ensemble…