












marcoKerma photo : de mer, de Bretagne et d'ailleurs
photos de mer, de Bretagne et d'ailleurs (voir aussi marcokerma.over-blog.com)
La plage, on l’a souhaitée, on y est allés, on y a passé un bon moment, mais il faut bien en repartir.. (j’ai déjà dormi, contraint de le faire, sur une plage, et ça n’a pas été – bien qu’en été – très agréable : le sable sans le soleil devient vite froid).
Quand on sait qu’on pourra y revenir quand on voudra, dès le lendemain ou dans peu de temps, ça va, mais quand on sait que ce ne sera peut-être pas avant les prochaines vacances d’été à la mer, on a un pincement au cœur..
.. cette mer tant désirée.. qui nous apaise et élargit notre horizon..
La plupart des grandes personnes ( surtout les femmes seules) semblent aimer marcher le long de la mer sur le sable..
C’est ça la plage, c’est tout ça et bien d’autres choses.
Il fait beau. Ou pas. Mais c’est l’été : il fait assez bon pour aller à la plage.
Vestiges d’une tentative d’attaque ( « la bataille du Brénéguy ») de la côte par des cyprès américains, déjouée par l’ armée des tamaris (origine méditerranéenne) toujours aux aguets..
Cyprès en nuages..
Cyprès et nuages..
Hortensias ( hydrangea macrophyla, origine Japon) manifestement « pour » le stationnement.. et l’un des symboles de la Bretagne, et pourtant il vient d’Asie.
Genêt d’Espagne en Bretagne.
Bambous noirs (phyllostachys nigra) dans le vent du soir. Est-il besoin de rappeler que les bambous viennent d’Asie ?
Cyprès (de Lambert ou de Monterey – c’est le même – donc d’origine de Californie), vigne vierge et eau du ciel..
Lagure ovale (Lagurus ovatus) ou « gros minet », « queue de lièvre » ou encore « mimi ». Moi je les appelais simplement « chaton » (ce qui n’est pas mieux).
Ail sauvage (Allium schoenoprasum et Allium sativum) ou ciboulette sauvage, civette, cive, brelette.. Les escargots sont en option..
Le rarissime serpent vert des dunes ! sans gueule ni museau et à l’oeil qui, tout vide qu’il semble, n’en est pas moins hypnotisant..
Pas une pub pour une création design de canapé mais le dolmen dont la table (ou le toit, puisqu’ils étaient des sépultures) est tombé depuis au moins 50 ans et probablement beaucoup plus (qui l’a poussé ?), à la pointe er Hourèl.
Oh oh, mais qu’est-ce donc ? Que sont ces grosses fleurs ?
De l’ail géant ? Que nenni, ce sont des fleurs de poireaux (qui sont de la même famille) que le voisin laisse aller jusqu’au bout de leur maturité pour en récolter les graines.
Tuteur torsadé en acier galvanisé orné accessoirement d’une rose trémière (origine : Asie) photographiée à des jours différents.
Alcea rosea, Rose trémière, passe-rose, passerose ou encore primerose Elle est aussi parfois appelée rose papale ou Alcée rose. Toutes les parties de la plante sont comestibles et certaines (fleur notamment) ont des usages médicinaux depuis l’antiquité.
Vous ne trouvez pas qu’elle tire la langue, l’effrontée (alors qu’elle ne manque pas d’eau et qu’on la respecte) ?
Littorines obtuses (Littorina obtusata), natices (euspira), hasianelles (tricolia pullus).. sur sopalin commun (sopalinus vulgarus)
Cardère sauvage (Dipsacus fullonum ou Dipsacus sylvestris), Bonnetier sauvage ou Cabaret des oiseaux (sans oiseaux car fermé à cette date – cause covid – comme tous les cabarets)
Mimosa ( Acacia dealbata ). Comme le baccharis aujourd’hui il aurait pu être considéré comme une plante indésirable car il a été introduit en Europe à la suite du premier voyage du capitaine Cook à bord de l’Endeavour en
Catalpa (origine Sud des Etats-Unis et Asie) photographié en pose longue. Je suis sûr qu’il rêve à la Virginie ou le Mississippi de ces ancêtres.
Fleurs du catalpa.
Pour un non spécialiste comme moi, tout herbier doit comporter au moins une fleur non-identifiée. Ce sera celle-là. En quelque sorte elle n’a pas encore de papiers mais a trouvé sa place ici depuis longtemps.
Alors, même si dès le matin les nuages sont ainsi, qu’est-ce que cela va être ce soir ?! Mais il est vrai qu’en Bretagne on ne peut pas présager du ciel plusieurs heures avant..
A l’est, du côté du Grand Mont sur la Presqu’Île de Rhuys, le ciel est itou.
10 mn plus tard le ciel s’est sérieusement assombri au-dessus du trimaran Leyton..
.. tandis qu’il sort sous voiles de la Trinité s/mer, le fort de Penthièvre à tribord..
.. et à babord les très très anciens blocs du dolmen à la table tombée et les pins de la pointe er Hourèl..
Une longue journée de photos (près de 800, mon « problème » est de ne vous en montrer que quelques-unes.. voir aussi mon site pour une présentation et une sélection d’images épurées et zen http://marcokerma.over-blog.com/ ). La matinée commence par un arc-en-ciel sur St Philibert, durable (peut-être un quart d’heure).
Les nuages sont très présents, le ciel est sombre mais laisse des percées pour le soleil (d’où l’arc-en-ciel)
.. comme sur Port-Haliguen à l’horizon de l’autre côté de la Baie presqu’au bout de la Presqu’Île de Quiberon..
.. ou vers la pointe du Conguel (qui est vraiment l’extrémité de la presqu’île). Je n’ai qu’à rester au sommet de la dune et regarder tout autour..
.. voir le ciel bleu ardoise s’éclaircir et lâcher un grain sur Port d’Orange..
.. apportant une brise qui permet au voilier de hisser les voiles..
.. et à Leyton (ex Arkema) de hisser aussi tôt les siennes, dès la sortie du port de la Trinité s/Mer.
Le soleil étant toujours à l’affût, l’arc-en-ciel va cueillir Le bateau venant des petites îles..
Viga (transport de marchandises, matériaux, déchets, véhicules utilitaires.. entre les 4 îles du coin et la Trinité s/Mer) passe au large de la Teignouse.
Sans vouloir trop insister sur le sujet, j’ai vécu avec soulagement la levée de l’interdiction de partir à plus de 100 km « sans motif valable » et 12 jours plus tard je partis revoir la mer et les lieux que j’affectionne. C’était un motif très valable.
Depuis quelques temps – sans savoir si cela avait un lien avec le confinement – j’avais développé une attention – une attirance ? – plus forte pour le ciel et surtout ceux qui vivent dans cet espace infini : les nuages. Dès les retrouvailles avec les parfums des plantes littorales et des algues, que l’on reconnait avant de La voir – la mer – dans la soirée du 14 juin, ils étaient ô combien au rendez-vous muet que je leur avais donné, de toute forme, en cohortes de toutes sortes.
Une buse – jamais vue dans les parages auparavant (« déconfinée » elle aussi ?) – attirait mon regard vers le ciel..
A mesure que le soleil descendait derrière St Philibert, la lente chorégraphie des nuages par delà les cyprès et les pins se faisait plus spectaculaire, et même un tantinet dramatique, lyrique, wagnérien, faustien..
.. Ils passaient lentement mais inexorablement, haut, par dessus les maisons du voisin jardinier qui avait définitivement quitté les lieux et cette terre 5 mois auparavant.
Aux derniers rayons, la route de St Pierre coupant les champs prenait une allure de far-west et le grand cyprès rappelait qu’il est le plus grand des lieux.
Au nord-est un vaisseau éteignait le Golfe et allait peut-être déverser sur lui une pluie d’éclairs, un torrent de foudre et d’eau douce. Une branche cassée, aux feuilles prématurément rougeoyantes, apportait à son arbre un élément qui interrogeait le regard et des sillons de feu traçaient leur ligne au travers des champs.
Plus le moment s’approchait de celui où le soleil de ce jour s’éteindrait, plus son intensité – semblant plus brûlante qu’au zénith – allait fouiller l’intérieur des arbres, et elle aurait brûlé les grands yeux rond de la hulotte du coin si elle s’y était trouvée embusquée, par la lumière brutalement débusquée.
Vers le nord-ouest 3 rois étaient apparus, comme par enchantement, pour contempler le soleil et offrir quelques secondes à leurs étranges corps informes sa chaleur orange et déjà froidissante..
.. avant de disparaître dans leur longue nuit. Un jour prochain – qui sait – ils reparaîtront peut-être ici ou ailleurs et on aura du mal à les reconnaître, avec toutefois un sentiment diffus de réminiscence.
Tandis que les 3 rois Kong fixent encore un instant le soleil, à l’est un vaisseau amiral largue ses amarres et s’apprête à partir pour un long, très long voyage en croisant au-dessus de l’océan..
C’était le 14 juin, à 1 semaine du soltice et ce long jour avait bien profité du temps qui lui était donné par les astres et m’avait accueilli majestueusement en ces lieux familiers.
la Passagère est le deuxième des 5 bateaux de la compagnie le Passeur des Îles qui assurent le transport de passagers dans le Golfe. Elle fait ses navettes entre Locmariaquer et Port-Navalo (qu’elle vient ici de quitter) et Gavrinis.
Toul Keun, 8h10
Point er vil, 20h13
La rencontre de la pleine lune et du soleil levant vaut bien de se lever tôt. A 7h37, 10 mn avant le lever du soleil, je suis sur place et je ne suis pas seul : un fourgon a passé la nuit sur place et je croiserai son propriétaire, un couple d’amoureux sur un voilier mouillé dans l’anse attend aussi le lever du soleil et un peu plus tard j’apercevrai un autre photographe sur la digue.
Le vieux rafiot sympathique bleu et vert (« glaz » quoi) est toujours là et son nom est celui du lieu : Toul Keun, qui peut se traduire par l’anse du marais (il y a un marais à droite derrière la digue).
7h47 : le soleil vient théoriquement de se lever derrière nous mais, paradoxalement, le manoir est un peu moins éclairé. Pourvu que les rayons ne soient pas freinés par des nuages quand, en s’étant élevés, ils viendraient éclairer l’ocre de la bâtisse. J’attends le projecteur solaire dans ce qui ressemble à une aube un peu terne. Cette demeure a tout d’une « maison de maître » et a donc son parc avec une entrée matérialisée par de 2 piliers, mais c’est – ou plutôt c’était – … un parc à huîtres ( une vasière à marée basse). Il n’y a plus ici, depuis longtemps, d’activité ostréicole et, au fil du temps, des pierres des murets qui forment les 2 bassins se déchaussent .
Le temps va vite au lever du soleil. 3 secondes après la photo au-dessus j’ai l’impression que la lumière change. Les premiers rayons commencent à passer au-dessus du relief et de la végétation à l’est et je sens que la lumière semble devenir plus chaude. Mais peut-être suis-je trompé par mon attente.
5 minutes plus tard ce que j’attendais est là : le soleil levé commence à donner aux murs une teinte orangée.
20 minutes après mon arrivée, je vérifie si le nom de » manoir rouge » est adapté.
C’est un rouge orangé corail, indien. Oui, c’est ça, les grands arbres et l’orangé du crépi me rappellent l’Inde. Mais le Maharadja qui demeurerait là serait vraiment déchu et ruiné car on est loin d’un palais même si cette belle bâtisse va être plus connue dans quelques semaines ou quelques mois..