Ma compagne et moi, nés sur la côte de Bretagne sud, vivons en ville, dans la « capitale » régionale, et la côte, ce bord de terre ferme au bord de l’immensité liquide, son espace, son horizon, le grand air, nous manquent., peut-être davantage que nous n’en avons conscience. Encore plus avec ce confinement qui n’est pas nommé ainsi : le « couvre-feu » à 18 h. Car c’est un bien un confinement, du soir, qui a été décrété : pas le droit de sortir ou d’être « à l’extérieur », sans attestation, valant justification, dument décrétée valable par le gouvernement et dont le non-respect coûte 135 €, ce qui est une somme importante quant on a 500 € de « ressources » par mois.. Or, à partir du 10 janvier environ, on voit que les jours rallongent et 18 h se met à coïncider avec les couchers de soleil, chers pas seulement aux photographes mais à tout être humain « normalement constitué » (selon moi, ce qui est, bien sûr, discutable). Alors les êtres humains « normalement constitués » que nous sommes doivent supporter cette contrainte. Les citadins que nous sommes doivent supporter cette contrainte. Les anciens enfants du bord de mer, habitués aux amples horizons bleus et changeants, aux vents iodés chargés des odeurs littorales, que nous sommes, doivent supporter cette contrainte. Triple peine. Au moins.
Alors nous sommes quand même preneurs d’escapades -pour ne pas dire évasions – en dehors de la Ville. Ici ça peut être la forêt domaniale, qui n’est qu’une version arborée de la Ville, espace quadrillé de voies géométriques où les gens se cantonnent.
Le fait que j’ai mis tant (presque 2 mois) à me décider à créer cet article est révélateur du peu d’impatience à le faire.. Je le fais aujourd’hui car, depuis, malgré le confinement de 18h qui perdure, j’ai pu repartir retrouver l’océan, ce qui m’offrira l’envie de prochains articles..






