Ce truc, que des ancêtres par ici ont décidé qu’il serait féminin, me fascine comme nombre de mes congénères, suspendu, pardon suspendue, flottant dans l’air, l’espace, si proche (avec un bon élan, on pourrait peut-être tenter un saut..) et si lointaine car je vois bien qu’elle ne se rapproche guère. Elle aurait une influence sur les marées, sur la croissance des plantes et même nos humeurs.. En tous cas elle est magnifique, elle orne très joliment le ciel, nocturne ou pas, elle éclaire parfois la nuit.. Il paraît que des hommes, des États-Unis, seraient allés jusqu’à elle, en juillet 69 quand j’avais 5 ans et demi et s’y seraient posés et auraient même marché dessus, mais je n’arrive pas à le croire même si je sais que c’est vrai. Mais c’est vrai qu’elle n’a pas l’air (c’est le cas de le dire) si lointaine.. Avec une bonne fusée bien puissante qui consomme énormément de ressources de la terre – en sorte une super Mustang très gonflée – ils y sont allés et ces derniers temps il semble que de plus en plus d’hommes, ou de machines, auraient le projet d’y aller.. Vu d’ici, sa surface semble pourtant comme vérolée. Même si sa forme ne me paraît pas parfaitement circulaire – elle change chaque nuit – elle est plutôt jolie là-haut. Elle a l’air si pure dans sa blancheur grisée ça et là. Pourtant des hommes ont projeté tant d’objets – des satellites on appelle ça – entre notre planète terre et elle, des objets dont de nombreux sont devenus des déchets.. Mais ce matin là, je n’ai rien vu, et mon appareil non plus, dans l’air, entre elle et moi. Elle (me) manquerait si elle n’était pas là, mais ce n’est pas à l’ordre du jour. A l’ordre du jour il y a plutôt des choses beaucoup plus graves car menaçant notre possibilité de la voir encore puisque notre vie est menacée à plus ou moins court terme : on constate que les insectes se font de plus en plus rares, donc que les oiseaux aussi qui sont si plaisants à regarder et bien d’autres espèces d’êtres (jusqu’ici) vivants, comme nous, et je sens bien que cette espèce « évoluée » à laquelle j’appartiens sans l’avoir choisi, sera elle aussi menacée, ce qui serait dans l’ordre des choses, et même la moindre des choses, car c’est bien l’être humain – moi y compris – qui abime, détruit, pollue, annihile, bouleverse, combat, bref tue la Nature.