Quand j’étais enfant ou « pré-adolescent » comme on dit aujourd’hui – disons 10 ans – mon parrain – qui a toujours su choisir de beaux cadeaux bien vus – m’avait offert un livre, que j’ai encore, que j’ai relu 2 ou 3 fois à différentes moments de ma vie, et que, vous l’avez deviné, j’avais beaucoup aimé… « Contes et Légendes de la mer et des marins » (Charles Quinel et Adhémar de Montgon, éd°Nathan). Dans ce recueil, entre une histoire de la Grèce Antique et une de marins bretons, se trouvait un récit sur le rocher de Tombelaine, que je n’avais pas encore vu à l’époque : « la voix de Tombelaine »… « L’ombre d’Hélène erre souvent dans cette route ignorée. Parfois, la nuit, du haut des grèves, sa voix sort de terre et se mêle, en sanglotant, au bruit des flots. Quand la tempête remue les vagues, on entend la même voix. Elle est puissante alors.. »
17 août 17, 16h53
Ajoutons-y une description de Roger Vercel, qui a si souvent et si bien écrit des récits se passant dans cette Baie du Mont-St-Michel (la Caravane de Pâques..) : » Tombelaine (..) bombait avec la même précision son dos de léviathan oublié par le flot » (Sous le Pied de l’Archange). Vercel utilise presque la même image qu’Ernest Renan à propos de l’Île Tomé devant Perros-Guirec (« un léviathan marin qui soulève à l’horizon sa rugueuse échine de granit ». )
Enfin Victor Hugo, en 1872, dans 93 : » Les paysans appellent ça la guerre de saint Michel contre Belzébuth. Vous savez peut-être que saint Michel est un ange du pays. Il a une montagne à lui au milieu de la mer dans la baie. Il passe pour avoir fait tomber le démon et pour l’avoir enterré sous une autre montagne qui est près d’ici, et qu’on appelle Tombelaine.
– Oui, murmura le cavalier, Tumba Beleni, la tombe de Belenus, de Belus,
de Bel, de Bélial, de Belzébuth.