marcoKerma photo : de mer, de Bretagne et d'ailleurs
photos de mer, de Bretagne et d'ailleurs (voir aussi marcokerma.over-blog.com)
Première sortie du « déconfinement ». Un ruban de chantier barrait l’allée d’entrée vers l’étang de la Corbière. Je ne suis pas sûr que c’était pour indiquer que les lieux étaient interdits dans le cadre du confinement mais plutôt lors des abattages d’arbres dont on voit les effets aujourd’hui. J’ignore aussi si ces abattages relèvent de la gestion habituelle de la forêt ou du « nettoyage » suite aux tempêtes hivernales (notamment la tempête Dennis le 16 février) qui a déraciné, couché, plusieurs arbres, abimant notamment la charpente d’un bâtiment.
La digitale pourpre s’épanouit dans une clairière. Je rappelle que cette fleur, si belle soit elle – si on en ingère une certaine quantité de feuille (100 g suffisent..)- est toxique et, après vomissements, diarrhée et graves troubles cardiaques, peut être mortelle pour l’humain..
Un pin au tronc double. L’un a pourri, l’autre se porte apparemment à merveille..
On dit parfois que le lierre grimpe sur les arbres déjà déclinants. On dit aussi qu’il finit par les étouffer. Les puissants lierres ici enlacent de hauts arbres qui semblent en parfaite santé..
Paréidolie : j’y vois une femme au ventre un peu bombée, aux longs bras, à la tête recouverte d’un tissu.. C’est la sorcière de la Corbière qui le jour a l’apparence de troncs de lierre et la nuit se détache de l’arbre pour arpenter de son pas trainant faisant craquer les feuilles, la forêt..
Un grand chêne a été couché par le vent. On peut voir que son tronc était creux.
Un bel endroit, calme, paisible, tranquille, dans la campagne, loin de pas mal de bruits – à tel point que je ne devrais pas en parler – avec un grand étang sur lequel vivent des foulques, des grèbes huppés, autour duquel un chemin varié, tantôt plat tantôt tortueux, nous permet d’être parmi les hêtres, de hauts conifères et d’autres arbres. Il y a même des pontons sur lesquels on peut venir, en ce printemps commençant en hésitant cette année, se reposer, contempler, humer, écouter, boire un coup et manger un morceau et regarder un grèbe portant, quand ce n’est pas ses petits, 2 grosses gouttes d’eau sur son dos comme des perles précieuses, tracer des sillons dans l’eau recouverte d’une pluie silencieuse d’aigrettes blanches de pissenlit..
Une bruine d’akènes d’aigrettes de pissenlits volette, s’accroche partout sur les branches, se posent délicatement sur l’eau. Nous avions rendez-vous avec cette neige de graines ailées, sans le savoir.
Les arbres se sentent si bien dans ce lieu qu’ils enlacent leur tronc.. Les mâles ont des poils verts, les femelles sont glabres..
Des fleurs violettes inconnues, de moi en tous cas, comme des jacinthes qui se prendraient pour des fleurs de choux rouge ou de betterave, veillent d’un hommage religieux de leur épiscopale couleur insolente les troncs moussus et morts depuis longtemps au fond du bayou.