J’aime beaucoup cette sculpture de Jean-Antoine Houdon (1741, Versailles – 1828, Paris). Réalisme, harmonie des traits, pas trop d’érotisme (peindre ou sculpter est, j’en suis convaincu, souvent un prétexte – pour les hommes – pour satisfaire l’envie de mater) bien que le tissu soit très léger et qu’un sein soit nu. Houdon a habilement choisi de symboliser ici l’été mais pour l’hiver (voir la dernière photo) il n’a pas hésité à sculpter une jeune fille aussi légèrement « vêtu »e, qu’il a nommée « la frileuse ». Tu m’étonnes: « vêtue » ainsi en hiver elle ne peut qu’avoir très froid ! L’apparence et la posture de la jeune fille sont nobles. Houdon l’a sculptée en 1783, à l’âge 42 ans..
Il a réalisé beaucoup de sculptures, de bustes et excellait dans l’art de leur donner l’ expressivité, le réalisme, l’apparence de la vie et, pour les filles, jeunes filles et femmes, de la grâce et du charme. Il avait 3 filles et elles ont posé pour lui. Un certain homme de lettres et diplomate bavarois, le Baron von Grimm, aurait dit que Houdon était le premier à avoir su modeler les yeux.
4/7 ème car impossible d’avoir les 7 piliers (de la sagesse) dans la même image sans super grand-angle ou un recul de plusieurs kms : le viaduc fait 2,5 kms de long. Le plus haut de ses piliers (ici le 2ème à gauche) est plus haut que la Tour Eiffel… Ce viaduc magnifie la vallée du Tarn et est le point d’attraction du coin. Quand on arrive par le nord et la belle autoroute A75 on le découvre assez longtemps à l’avance.
« le bateau de pierre » ou « la pierre bateau », 35 tonnes de granit, mis à l’eau en 2000. Sculpteur : Jean-Yves Ménez. Non seulement il flotte mais il est très beau (le bateau). J’ai rencontré par un ami J.Y Ménez au début des années 90 à Rennes. Il passait de temps en temps chez cet ami qui trouvait que le sculpteur venait trop souvent les mains vides manger et boire chez lui. Peut-être avait-il tellement ce projet en tête, le sculpteur, qu’il en oubliait les principes élémentaires de réciprocité …
La statue du milieu représente Bordeaux. Je la trouve généreuse mais moins raffinée et élégante que la Dordogne (à droite) et la Garonne, pour laquelle j’avoue avoir une préférence…
J’aime beaucoup aussi, dans le monument aux Girondins, la pierre crème des deux statues symbolisant la Garonne et la Dordogne : elles sont très vivantes, espiègles presque. Ah ces sculpteurs ! Que ne vont-ils inventer comme prétexte pour avoir le plaisir de sculpter pendant des semaines un modèle vivant ! Et ces commanditaires officiels, pour avoir le loisir de les observer quand bon leur semble pendant des années !
Assurément je préfère les valeurs d’une République laïque qui crée ce genre d’allègre allégorie à une société où une religion, quelle qu’elle soit, détruirait de telles statues !
Un tout petit peu moins chaud le 18 août 2012. La merveilleuse fontaine des Girondins est un autre lieu, avec le miroir d’eau, où l’on peut se rafraichir en faisant trempette dans son bassin turquoise à côtés des statues de chevaux et de femmes, d’hommes, d’enfants symbolisant diverses valeurs de la République, brandissant ici un rameau d’olivier. Les Bordelais nomment souvent cette fontaine « les chevaux des Girondins ». Déboulonnée pendant la guerre pour être fondue et vendue au prix du métal, les nazis ont bien failli nous priver de cette merveille, miraculeusement retrouvée à Angers…
La statue de la colonne de la fontaine des palmiers célèbre de couronnes de palmes les victoires dorées de Napoléon qui avait des fourmis dans les jambes comme les pèlerins de St Jacques de Compostelle dont l’un des points de départ était (est ?) cette tour St Jacques au taureau ailé (Luc, patron des cultivateurs de riz) et à l’ange (Mathieu, à qui l’on donnerait le bon dieu sans confession).
Officiellement né à Gênes, certains Catalans pensent que Christophe Colomb serait né en Catalogne, d’où sa statue érigée sur une colonne métallique avec ascenseur de 60 mètres de haut devant le port de Barcelone… Je ne sais si, les urbanistes qui sont intervenus dans le quartier y ont pensé mais, vu d’ici, Christophe Colomb est déjà dans la luxuriance végétale des îles du Nouveau Monde…